MOOC initiation à l’entrepreneuriat: Premiers enseignements

Difficile de le croire mais le MOOC « Effecutation: Introduction à l’entrepreneuriat pour tous » est déjà terminé. Six semaines se sont écoulées rapidement. Il est encore un peu tôt pour analyser en profondeur les résultats mais on peut d’ores et déjà tirer quelques enseignements de cette expérience.

La soif d’apprendre est là: Avec plus de 9.000 inscrits, et près de 3.000 d’entre eux qui sont allés jusqu’au bout, ce MOOC a montré que la soif d’apprendre est là. Difficile de savoir si cette soif d’apprendre concerne l’entrepreneuriat en particulier ou si elle est générale, seul l’avenir le dira, mais c’est très encourageant. Au passage, avec 30% de participants qui sont allés au bout, nous venons d’établir un record pour un MOOC car les chiffres sont plutôt habituellement de l’ordre de 3%.

Un MOOC c’est universel: ce qui est frappant dans la population des participants, c’est la diversité des origines. 63 pays représentés, des participants de 16 à 78 ans, 30% de femmes, des autodidactes aux docteurs, et tous types de professions. Après les français (74% quand-même), venaient les participants de Côte d’Ivoire, Maroc, Cameroun, Tunisie, Algérie, Sénégal, Burkina Faso et Canada francophone (Québec). Il est réconfortant de voir que la culture entrepreneuriale est forte dans ces pays!

Un MOOC, ça permet d’apprendre: De nombreux participants ont témoigné que le MOOC leur avait appris des choses utiles qui allaient avoir un réel impact dans leur vie professionnelle. C’est particulièrement intéressant dans la mesure où ce MOOC était plus conçu comme une introduction générale présentant des principes plutôt que des outils directement utilisables. Mais rien de plus pratique qu’une bonne théorie, n’est-ce pas?

Un MOOC, c’est vivant: Un MOOC se construit aussi en temps réel. En témoigne l’activité « laboratoire ». L’idée initiale, qui a émergé dans les derniers jours précédant le lancement, était de présenter quelques projets entrepreneuriaux « de proximité », car nous ne voulions pas que les seuls exemples du cours portent sur les stars telles que Facebook, Google, etc. Nous avons donc fait le tour de nos copains entrepreneurs, et au final l’activité a rassemblé… 190 projets, ce qui a obligé à mettre en place une plate forme spéciale. Les échanges sur ces projets ont été incroyablement riches.

Un MOOC, c’est social: On a souvent l’idée qu’un MOOC, c’est une série de vidéos d’un professeur que quelques voyageurs regardent distraitement dans le métro. C’est loin d’être le cas. Bien sûr ces vidéos sont un point de départ indispensable mais ce que le MOOC a montré c’est la très grande dynamique des forums qui l’accompagnaient, où les participants discutaient des thèmes du cours. Certains experts ont naturellement émergé et ont activement participé aux discussions en fournissant des réponses, l’équipe encadrante se tenant volontairement un peu en retrait et intervenant seulement lorsque c’était nécessaire. Evidemment, cela a démontré que l’intelligence collective est nécessairement plus grande que celle du professeur, si expert soit-il, ce qui est une excellente chose. Vers la fin, certains participants ont même suggéré d’organiser des rencontres dans différentes villes (Paris, Lyon, Rennes mais aussi Ouagadougou!) et celles-ci prennent actuellement place.

En ce qui me concerne, je suis plus convaincu que jamais de l’importance de ce mode d’enseignement à l’avenir. Nous avons encore beaucoup à apprendre et les formes que cet enseignement, à distance mais pourtant éminemment social, prendra restent à inventer. Mais les bases sont posées. Je termine en remerciant les participants dont l’énergie et la motivation ont pour beaucoup contribué à la réussite de l’ensemble et qui ont fait vivre à l’équipe un moment certes intense, mais aussi et surtout passionnant. On en redemande! A bientôt!